Quelles exigences derrière le label bio ou une mention bio? Sont-elles toutes équivalentes? Comment s’y retrouver dans la jungle des mentions? Peut-on s’y fier ou faut-il craindre le greenwashing?
Il n’est en effet pas évident de s’y retrouver parmi les logos revendiqués par les marques et apposés sur les produits de santé naturels, produits alimentaires et cosmétiques…
Que ce soit des labels publics, des labels contrôlés ou des mentions, ce n’est jamais un gage à 100% de qualité! Il peut y avoir des labels publics avec accréditation très peu exigeants. Comme, au contraire, des mentions privées avec un cahier des charges qui se sera beaucoup plus. Et inversement…
Pour savoir avec certitude ce que vaut un label ou mention, il faut regarder avec précision ce qu’il garantit. C’est-à-dire analyser le cahier des charges, l’organisme qui le contrôle (son mode d’obtention) et comment il est contrôlé (fréquence des contrôles, sur quelles modalités), le cahier des charges comprend-t-il seulement la composition ou aussi les procédés de fabrication (polluants ou issus de la chimie verte), englobe-t-il des critères sur le développement durable, l’’origine des ingrédients, le bien-être animal, le respect du travail du producteur? Quels additifs et conservateurs sont autorisés?
C’est ce que nous vous proposons de découvrir dans cet article…
Les mentions et labels « bio » pour l’alimentation et les cosmétiques
Label ou mention quelle différence ?
Les labels bios
Un label est une marque collective, reconnue par le public par un nom et un logo. Tous les processus et étapes intervenant dans la chaîne de production se doivent en théorie d’être détaillés et analysés. Un contrôle par un organisme de certification indépendant accrédité peut être réalisé. On parlera alors de label avec accréditation.
Les labels publics
Ils suivent la réglementation officielle, subissent un contrôle obligatoire par un organisme d’accréditation indépendant (exemple ECOCERT en France) et sont reconnus par les pouvoirs public. On retrouve ici : le label BIO AB et le label Feuille européen.
Les label privés
Ils ne dépendent pas d’une réglementation officielle, ils sont mis en place par des associations, des entreprises ou des groupements de fabricants ou de producteurs. Certains pourront demander un contrôle et une accréditation externe: ce sont alors des labels privés controlés (par exemple: Demeter, organic fair traden bio coherence, Bio equitable certifié par ecocert, Nature et Progrès : certification annuelle par Certipaq, bio solidaire (certification écocert chargé du label bio européen, à laquelle s’ajoute des critères du commerce équitable et durable).
Les mentions bios
Ce sont les mentions privées sans certification. Ici il faut faire attention aux cahiers des charges et bien se renseigner. En effet, il peut y avoir de tout : des labels beaucoup plus exigeants que le label AB / Bio européen par exemple, mais aussi des labels très permissifs.
- Cosmos
- Cosmebio
- Natrue
- Label ensemble (Biocoop) : non contrôlé
- Bio partenaire : bio selon la règlementation européenne + critère équitable
- Soil association : mention bio au Royaume Uni (certification indépendante)
- Naturland : mention bio allemande
- BDIH : mention allemande, repose sur critère du label bio européen, pour les cosmétiques, un peu plus stricte
- Mention bio : mention déclarative (et non un label certifié)
La mention « slow cosmétique »
Association qui remet chaque année la «Mention Slow Cosmétique» à des marques cosmétiques qui valent le détour. Indépendante de tout label “bio” déjà existant, la Mention Slow Cosmétique ne s’y substitue pas et tous les produits ne sont pas bio. En revanche, elle souhaite guider les consommateurs vers des produits et services inscrits dans une démarche globale engagée pour une beauté raisonnable. Certains additifs, parfums, conservateurs peuvent être autorisés.









Les mentions pour les textiles
Ecocert textile: basé sur le référentiel GOTS garantissant des textiles à base de fibre biologiques et un processus de fabrication respectant l’environnement
Textile Oeko-tex : mention bio textile garantissant des textiles ne contenant pas d’éléments chimiques nocifs pour la santé avec une limitation des émissions de COV et mesurant l’efficacité des actions de minimalisations des impact environnementaux
Gots : label standard garantissant des textiles à base de fibre biologiques, un processus de fabrication respectant l’environnement et comprenant des critères sociaux et humains. 95% fibres issus de l’agriculture bio
Bioré : mention bio suisse garantissant des textiles biologiques et issus du commerce équitable
Les mentions garantissant une origine française
Les mentions « Made in France (MIF) » ou « fabriqué en France »: garantissent des produits tout ou en partie fabriqués en France dans une aire géographique contrôlée. Le marquage est délivré par les douanes, moins sévère que le label suivant. Cette appellation ne garantit pas que 100% du produit soit d’origine française ni que les matières premières soient françaises. Rare contrôle effectué par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes
Celle « origine France garantie » est un peu plus stricte, exigeant que la dernière opération de transformation soit réalisée en France et 50% du prix de revient unitaire du produit soit acquis en France. L’origine des matières premières utilisées doit être précisée.
Bleu-blanc-cœur : label qui garantit une qualité d’apports nutritionnels, produits issus de cultures françaises et respectant le bien-être animal (sans huile de palme et tourteau de soja, cultures céréales traditionnelles, recours aux antibiotiques uniquement si nécessaire, pas additif exogène, aliments plus riches en oméga 3). Moins strict que les labels ou mentions « agriculture biologique ».
France terre et textile : 75% de produit est fabriqué localement selon les régions indiquées sur le label
Les labels régionaux : leurs cahiers des charges varient selon la mention.
AOP = Appellation d’Origine Protégée : toutes les étapes de fabrication d’un produit doivent être réalisées selon un savoir-faire reconnu et dans une même zone géographique. Il concerne des produits européens. Plus spécifiquement en agro-alimentaire en France (dont aussi les produits de la mer et de la forêt et les vins, spiritueux), on parlera d’AOC Appellation d’origine Contrôlée pour désigner des produits répondants aux critères de l’AOP. C’est l’INAO qui valide l’apposition du logo AOC et pour l’Europe c’est la commission européenne pour l’AOP. Par exemple, on peut citer : le comté, l’huile d’olive de Corse, le poulet de Bresse…
IGP : indication géographique protégée, ici au moins une étape de production doit être réalisée dans l’hexagone. Moins stricte donc que l’AOP – AOC. Le cahier des charges est européen. Par exemple on peut citer : le riz de Camargue ou le cidre breton.
EPV, Entreprise du Patrimoine Vivant : mention délivrée aux entreprises françaises dont le savoir-faire est jugé excellent.
Label rouge : mention française pour un produit qui a un niveau de qualité supérieure aux autres produits courants similaires (conditions de production ou de fabrication, contrôles via des tests organoleptiques). Ne signifie pas du tout que le produit est bio ou sans pesticides, nitrites.
En espérant que cet article vous aidera à y voir plus clair et vous aidera à faire vos choix en conscience…
Nathalie Faggianelli
naturopathe & phyto-aromatologue
Thérapeute en aromathérapie, phytothérapie et naturopathie, spécialisée microbiotes, déséquilibres hormonaux et santé de la femme
29/06/2023